Feu léchant la bûche,
castagnettes des flammes et leurs danses-pivoines
demain seront cendres.
noco.
.
Feu léchant la bûche,
castagnettes des flammes et leurs danses-pivoines
demain seront cendres.
noco.
.
Peau de crapaud hypnotise
avec ses yeux frémissants.
Un enfant louche promène sur le monde
miroirs d’inventions
qui vont de biais
sur des sentiers
en échelons
jusqu’au nuage tête de cheval
d’où vont pleuvoir en confettis, des fleurs.
Pavots, pivoines font une danse
fugitive, envoûtée
neutralisant les panoptiques
des contrôleurs d’humanité.
Grands prélats des labos
ont noyé en chimie le bouillon des crapauds
et plantes abreuvées.
Va son chemin l’enfant et son miroir oblique
Vers des boussoles d’inconsistance,
d’identités vidées,
éclats multipliés
d’une infinie lumière.
Nous cheminions dans la pensée quand une feuille qui virevoltait, emportée par le vent, nous absorba.
Elle tomba non loin, dans l’herbe, poussée de ci de là, plus loin, puis s’immobilisa, pointe légèrement relevée, façon cobra : elle nous regardait.
Nous la contemplons, la devenons, et nous voilà arrêtée dans notre course intérieure, vacante tout à coup.
Elle nous déprend de nous, nous déconcerte, nous désoriente, nous replace ailleurs, on ne sait où.
Un temps, l’infini nous est apparu…
Puis nous avons repris le fil de nos idées, un trajet survolé par l’ombre de la feuille, l'indice du vide.
N.C
.
Doigts écorchés aux buissons,
rôdeuse aux mains noircies,
d’encres ou fruits baveuses,
tu marivaudes.
moissons de pleins et déliés,
brassées de fruits ;
tu te gaves
et en offres
à qui en veut ou
s’en détourne.
Farandole des sensations
qui tournent allant venant
puis disparaissent
virevoltant ;
douces vandales,
poupées russes enfouies au creux du creux des lettres ;
lèvres fleurissent rouges au blanc de l’orchidée,
roucoulent tourterelles dans les micocouliers
tandis qu’aux griffes des ronciers,
tu t’exténues à marauder
la noirceur épuisée
au goût grenu des baies
dont les encres sépia font la pulpe des mots
N.C.
Tessiture
douce et râpeuse
de la feuille
langue de chat,
eau de rosée
fondante
sur nos doigts léchés ;
soleils d’ébène
de toi à moi
et la rengaine
qui se dégaine et ne revient pas.
Des ancolies
Tressent mes cheveux
Au désespoir des je veux et pas ;
Vieilles romances
et vieilles lunes
n’en finissent pas
de s’étirer
au pas à pas
des marque-pages.
Sous la bourrasque, feuillets en essaims se sont évanouis :
Blanche inhumation du livre effacé
rappelant la feuille à sa nouveauté
d’une tessiture de douceur pelée
Contre le veau d’or, le choix du verbe et de ses métamorphoses.
Si l’histoire vous refait toujours, le poète, lui, ne se refait pas ; désirant, il persiste dans son être.
Louise L. Lambrichs.