Jours-sans-rien …Se dessinent
tous les traits minuscules de la vie, à côté desquels, négligente, je pourrais
bien passer, poussée par une urgence supposée.
J’y croise la fine odeur du café
qui vient à ma rencontre à une heure douce du matin, les couleurs contrastées des cyclamens, dans
la jardinière, à la fenêtre. Ils composent avec le feuillage des micocouliers,
au-dehors, s’en font un rideau mouvant qui rythme leur danse au gré du vent.
J’ai déposé dans un coin, pour
l’heure, les désastres humains. Je veux aujourd’hui, jour-sans-rien, goûter l’amour
de « mes autres », la
part de beauté et de bonté du monde, visiter en moi mes réminiscences, mes tableaux, mes musiques, mes poèmes.
Bientôt, ce sera aussi le sourire
avenant d’un passant, la blague d’un commerçant voisin.
Et, au-dedans, s’enroule-déroule
l’écheveau de mes pensées, de ma mémoire, déclinaison d’un passé devenu, se
souvenant du futur, l’avenir du présent.
NC